Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 11 —


voluptés amoureuses, excluant toute pensée grossière, et il ne doutait pas que sa chère maîtresse, assistant à un tel spectacle, ne sentit s’émouvoir ses sens et ne le récompensât de l’amour qu’il lui vouait. Jacques, la lettre à la main, se rengorgeait. Il s’écria :

— Hein ! on arrive à nous comprendre, on ne nous injurie pas.

— Il ne manquerait plus que ça, répliqua Thérèse : on leur montre trois femmes, jeunes, jolies, bien bâties, habiles à jouer de leur corps, et ils ne seraient pas contents ! Ils peuvent toucher, ils peuvent obtenir une caresse, ils ou elles, et tu voudrais qu’ils fissent les méchants !

— La clientèle est si restreinte, qu’il faut toujours s’étonner d’un nouveau qui se présente pour son propre compte.

— Le fait est, intervint Lina, que les nouveaux, en général, aiment mieux nous retrouver là où ils nous ont rencontrés ; ils ne nous appellent que rarement chez eux. Et, comme les trois quarts du temps nous travaillons surtout chez quelques cocottes intelligentes recevant beaucoup de Messieurs, qu’elles veulent attirer en leur montant le tempérament grâce à nous, les Messieurs ne demandent presque