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L’irritation de Jacques n’échappait pas à l’œil d’Antoine qui, très calme, ne se troublait pas et continuait son pelotage. Les jeunes filles avaient cessé de le chatouiller, se consultant si elles le lâcheraient pour s’amuser avec Jacques. Elle n’eurent pas à choisir ; Antoine les maintenant sur ses genoux, elles ne firent aucun geste pour les quitter, et crièrent :

— Oui, oui, va à la maison, Jacques, et si on n’y est pas sage, tu nous appelleras.

Jacques devina que quelque chose d’anormal devait s’accomplir ; tournant le dos au groupe, il se dirigea vers l’habitation où l’on n’entendait aucun bruit. Thérèse et Lina devaient cependant s’y trouver. Sa méchante humeur s’accentua. Il parcourut tout le rez-de-chaussée sans rien découvrir. Parvenu au premier étage, il s’arrêta sur le seuil d’une chambre, dans laquelle il surprenait sa femme agenouillée devant un homme déculotté, qu’elle suçait à pleine bouche. L’homme n’était autre que Gaston Gressac qui, par des gloussements de dindon, priait la suceuse tantôt d’accélérer, tantôt de ralentir la manœuvre. La tête vautrée sur ces cuisses, Thérèse pompait la queue avec des lèvres gloutonnes ou la laissait s’évader pour en frotter sa gorge toute débraillée et