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ment l’existence du claque-dents lupanarisé.

Le Café des Pommes de l’avenue Matignon servait seulement de passage pour les clients nouveaux ; on entrait en général par deux immeubles situés dans des rues voisines, et où l’on avait su aménager les salons et la galerie. De plus un hôtel, où descendaient de nombreux voyageurs, était en communication directe avec les appartements, que les Gressac avaient convertis en chambres pour les passes, et permettait les entrées et les sorties des habitués, sans qu’ils éveillassent l’attention publique. Un soir, Jacques se trouva assis, à la table de roulette, à côté de La Férina ; personne de leur entourage n’était là, elle lui dit à demi voix :

— Demain, à trois heures, dans l’après-midi, je t’attendrai.

C’était la première fois que d’elle-même elle lui adressait la parole ; les yeux brillants, il lui répondit qu’il y serait. L’heure de la possession sonnait-elle enfin ? Il connaissait ce merveilleux corps, ces blancheurs laiteuses qu’il anima de frissons voluptueux sous la force de ses caresses. Son âme se rappelait, avec une vicieuse fièvre, comment ses baisers et ses suçons succédèrent au passage de l’amant dans ce con, qu’il brûlait de posséder.