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par l’affirmative, une autre réflexion présentée page 214 conçoit comme suggérée par d’autres textes (lesquels ? sans doute ceux cités p. 79 ?) l’idée d’une conscience purement immanente. Mais nous aurions mauvaise grâce d’en faire grief à notre interprète qui nous avertit loyalement des hésitations que présente sur ce point la pensée des phénoménologues eux-mêmes.

Remercions plutôt M. L. de son étude si approfondie et si claire. Elle fournira au lecteur français un guide d’autant plus recherché que l’étude récente de Husserl en langue française ne pourra qu’augmenter sinon le nombre des phénoménologues, du moins de ceux qu’un proche avenir appellera sans doute, non sans demander veniam verbo, les phénoménologuisants[1].

Jean Hering.

III

Histoire de la Philosophie.

Quaestio de Universali secundum viam et doctrinam Guilelmi de Ockham, éd. M. Grabmann (Opuscula et textus, etc., fasc. X), in-12, 40 p., Münster, Aschendorff, 1930.

L’excellente petite collection de MM. Grabmann et Pelster, à laquelle nous devons déjà l’édition de quelques textes importants pour l’histoire de la philosophie du moyen âge, publie une curieuse quaestio de Universali que Mgr Grabmann a découverte dans le Cod. Palat. 998 de la Bibliothèque vaticane. La question est anonyme ; son auteur se donne pour un disciple de G. d’Ockam dont il présente la doctrine d’une façon extrêmement claire, en la défendant par des arguments fort subtils, et en présentant en même temps, selon le mode habituel de l’exposé scolastique, tous les arguments des tenants du réalisme. Telle quelle, cette quaestio nous donne donc une excellente image de la façon dont les thèses nominalistes et réalistes étaient, tour à tour, attaquées et défendues vers la seconde moitié du xive siècle, époque où la quaestio a été disputée à Paris. Elle nous montre aussi le niveau assez bas où était retombée la pensée scolastique. En effet, l’auteur anonyme de la question, énumérant les arguments pour et contre on peut être sûr qu’il ne les invente pas mentionne avec

  1. La présentation extérieure de l’ouvrage est en général bien soignée. Signalons cependant quelques coquilles inesthétiques p. 51 en haut de la page 1. Conscience ; p. 58, l. 7 d’en bas, l. extérieure ; p. 107 en haut de la page 1. Fülle ; p. 141, 2e alinéa, l. tout de suite ; p. 170, l. 2 d’en bas il eût mieux valu écrire Eïdê au lieu de Eide (d’une manière générale nous écririons plutôt Eïdos que Eidos, si nous ne préférons pas conserver les caractères grecs) ; p. 221, l. 4, l. historicité. La note 23 de la page 27 devrait sans doute renvoyer à la p. 100 des Idées (et non pas à la p. 72).