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ALPHONSE DAUDET

querelles ; où vous nous parlerez des industries d’ici, de là, de la grande culture, de ses objets, des « eaux et forêts » ; grâce à votre activité et à un effort continu, vous réussirez peut-être à rétablir les communications malheureusement coupées entre les esprits rapides des Parisiens, les intelligences plus lentes, plus sérieuses parfois de la province ; et dans notre France, quand une étincelle a jailli, il y a bientôt le feu partout. »

Séance tenante, Mme Adam organisa une série d’adroits questionnaires qui furent envoyés aux provinciaux, fonctionnaires et autres, les plus notoires, et aujourd’hui une partie importante de la Nouvelle Revue sert de ralliement et de chaire à des paroles qu’on n’entendait pas. À cette occasion même, je fus chargé de l’article de début : Paris et la Province, que j’écrivis, en quelque sorte sous la dictée paternelle.

Nul doute que mon père vieillissant eût donné suite à ce projet de la Revue de Champrosay.

Il n’était pas semblable à beaucoup de ses contemporains qui maudissent la Presse, quitte à lui demander des services. Autant il méprisait la réclame, autant il s’intéressait à ces formes diverses de renseignements qui ont, en quelques années, modifié la physionomie des grands quoti-