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son cœur à Dieu seul. — Comment donc serait-il possible d’aimer les autres et de s’estimer soi-même ? — Il faut avoir toujours la mort devant les yeux, et ne considérer que le ciel ! — Voilà de quoi rendre la vie aimable et la patrie prospère ! — Connaissez-vous beaucoup de personnes qui suivent ces prescriptions ? Qui donc voit autre chose que des mots dans tout cela ?

Ce qu’il faut à la République, ce sont des citoyens et citoyennes, qui aiment leur Patrie, leur famille, et qui cherchent la vérité, de toute leur raison et de tout leur cœur. Il ne peut donc être permis aux républicains de patronner le catholicisme.

Il est mort, vous dis-je ! si bien mort qu’il est en putréfaction ! C’est la pourriture finale. Tendez l’oreille du côté de Rennes, où le jésuitisme filtra par la bouche de tous les témoins de l’État-Major. Voulez-vous un exemple de cet état d’esprit ?

Le colonel Maurel, ancien président du conseil de guerre de 94, qui condamna Dreyfus est interrogé en présence d’un des anciens juges de ce même conseil : le capitaine Freystætter. Celui-ci a condamné de bonne foi, d’après une poignée de pièces fausses — il n’y en avait pas d’autres ! — qui avaient été communiquées par le Ministre de la guerre, Mercier, au président Maurel. L’existence de ces pièces a été constatée déjà par d’autres témoignages, et n’avaient pas, au mépris de la loi, été communiquées à l’accusé. — Cela est acquis !

On demande à Maurel, qui a juré solennellement de dire la vérité : qu’en avez-vous fait ?