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« Oh ! que la victoire sera douce et triomphante, quand tous les mécréants, les libres penseurs, l’ouvrier insolent, les femmes — elles aiment le doux Jésus ! — et les savants pervers ! et jusqu’à des pauvres, — cette canaille qui prétend penser maintenant !… quand ils seront là tous, humiliés, abattus, prosternés dans la poussière, aux pieds des Saints Pères, qu’ils ont osé braver ! — Ah ! tu les paieras cher, tes attaques immondes ! Paris ! Ville insolente et perverse ! ! »

— Ô pensée, ô liberté ! Reines du monde humain, qui malgré les bûchers, les tortures et les trahisons de l’Infâme, nous animent toujours ! Qu’attend-on encore pour vivre en paix dans les voies humaines ?… Entre la vie et la mort, ne peut-on choisir ? Entre le mensonge et la vérité, l’ombre et la lumière, est-il permis d’hésiter ?…

Tranchons donc ce lien, qui unit le vivant au mort, en gangrenant le vivant ! Plus d’hésitations ! Qui pourrait les justifier ? Plus de terreurs vaines, qu’on ne peut comprendre ! Quoi ! la République française ne pourrait faire ce que fit Louis XV, en 1774 ! La France ne pourrait chasser une société, déjà chassée de tous les États européens ?… pour sa malfaisance et son immoralité !… Hâtons-nous de rejeter la compagnie de Jésus par dessus bord !

— Elle reviendra ! s’écrie-t-on. Elle revient toujours !…

Parce qu’il n’y a pas de sanction ! Mais la voici : « Tout jésuite surpris en France, sera transporté aux Îles du Salut ! à l’Île du Diable !… »