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les auteurs et colporteurs d’écrits hostiles à la religion.

En 89, il y eut quelques prêtres, assez rares, qui secondèrent la Révolution dans son élan sublime. Mais la majorité, surtout les dignitaires, ne purent l’accepter, et à dater de ce moment, ils se sont acharnés de toute leur haine à la combattre. Quand l’Assemblée Constituante commit l’imprudence de les lier au sort de la République — ou plutôt alors du nouvel État constitutionnel — il eût été difficile d’abolir le clergé, dont une part, à ce moment (les curés), se montrait pleine de bonne volonté pour les idées nouvelles. Cela se pouvait d’autant moins qu’on leur enlevait leurs biens pour en remplir les coffres de l’État, vidés par la Monarchie. Puis alors, l’opinion littéraire se plaisait à considérer l’Évangile comme un code libertaire, et Jésus comme un républicain ! — L’imagination humaine est une brodeuse éternelle sur toutes les trames.

Cent dix ans se sont passés. Ont-ils profité de ce long délai pour s’assagir ? Se sont-ils repentis de tant de péchés remis ? de tant de fureurs non expiées ? — Ils en ont profité pour tendre autour de nous les filets de l’obscurantisme, s’emparer de la femme, qu’on leur abandonne, de l’enfant qui ne peut se défendre ; ramener Empire ou Royauté, tromper le peuple par des calomnies, mentir, trahir, comploter sans cesse ! Depuis la Révolution, le Catholicisme n’a pas désarmé un seul instant ! On lui a fait cependant une part royale. Ce n’est pas assez !