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désirs, de douleurs et de découragements. Il connaît les orages du désespoir, de l’injustice ! Il a dans sa conscience ce qu’il faut pour être juge. Cet homme est l’Humanité vivante, et il se voit livré au Hasard ! — un Dieu qui, dans la société actuelle, tue presque toujours ceux qu’on lui confie. — Et il marche à travers la vie, la mort dans l’âme, seul, malheureux, dépouillé de son héritage ! de l’héritage humain, qui est à lui comme à tous.

On célèbre, chaque année, la Révolution française, la grande libératrice ! Et vous ne voyez pas qu’il y a encore et toujours des oppresseurs ? que vous protégez toujours les grands contre les petits ?

Que direz-vous d’un général qui lancerait des troupes sans armes contre des troupes bien armées ?

Vous laissez mourir de misère et de faim les petits enfants, ceux qui doivent continuer l’Humanité. La femme est livrée par vous, comme chez les anciens, à la brutalité de l’homme, dont vous faites un maître. Tous ceux qui n’ont pas d’héritage de leurs parents directs, vous leur enlevez celui de l’Humanité ! Ils ont reçu la vie, et vous leur ôtez les moyens de la conserver ! Il n’y a pas de terre pour eux sur la Terre, leur mère ! Vous ne leur donnez pas un champ pour se nourrir ! Vous les jetez à la porte de la vie, dans la mort. Car, leur seul moyen de vivre, le travail, est abandonné au caprice et à l’insouciance des riches, maîtres de la Terre et de l’Atelier, les nouveaux seigneurs ! — Vous accusiez d’inhumanité les nobles d’autrefois. Pourquoi les imitez-vous ?