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conclu !… que la réalisation allait suivre !… Pauvre Humanité ! combien croyante !! Mais, s’est-on appliqué à la rendre sérieuse ?…

Il ne s’agissait que de retourner la société ! Œuvre immense ! Commencée pourtant ; mais aussi combattue avec acharnement, et trop peu comprise. Car il faut pour cela retourner aussi l’enfant, l’éducation, la femme, l’homme, les institutions, tout !…

Il faut reprendre le mot de Sieyès, où il ne s’agissait que de bourgeoisie : l’être humain, l’individu n’est rien. Il doit être tout !

Chose qui prouve combien l’idée est lente à se produire tout entière chez l’homme ! La société d’alors, si ardente à ce magnifique instant de la vie humaine, qui abolit avec transport les abus et les redevances seigneuriales sur le pauvre, les a rétablis pour une grande part : elle fait acte de propriété sur l’enfant à sa naissance, et lui prit, à 20 ans, pour la défendre, cinq ans d’abord, puis, trois ans de sa vie. Mais, jusqu’ici, elle ne s’en occupe que pour lui donner une instruction banale et insuffisante moralement, pour le punir s’il bronche, et pour l’accabler chaque jour, à l’égard de sa nourriture et de ses divers besoins, d’impôts directs et indirects. Il doit payer la Justice, qui ne devrait pas être vendue. Sur un simple soupçon, il est privé de sa liberté, pour un temps arbitraire ; et sans aucune indemnité, s’il est reconnu non coupable. Il ne trouve partout, en sa qualité de pauvre, que des supérieurs qui le molestent ; voire des