Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faveur pour occuper des fonctions dans l’État. Plusieurs d’entre eux, cependant, avaient brillamment servi la France. Duquesne, la Force, Châtillon, Turenne, le Maréchal de Rantzau, Gassion, étaient protestants.

Ceux qui forcément, par pauvreté, restèrent en France, humiliés, découragés, durent traiter leur patrie de marâtre. Et combien parmi les exilés bannis sans être coupables, naturalisés depuis à l’étranger, durent-ils, à regret, employer leurs armes contre l’ancienne patrie, qu’ils eussent honorée et défendue ?

On pourrait évaluer aisément, et le chiffre en serait formidable, ce que le catholicisme a coûté à la France. Quant à ce qu’il lui a donné, j’avoue ne pas le savoir, si ce n’est le défaut de hardiesse dans les œuvres de l’esprit, l’entêtement dans l’habitude, l’inquiétude dans la décision, la soumission trop facile, la férocité militaire et l’immoralité jésuitique.

Voici plus de huit mille ans que les prêtres gouvernent l’homme, et que plus la lumière s’étend sur le monde, plus ils s’attachent à pétrifier le cerveau humain par le mensonge et l’absurdité. Par eux, toutes les formes du progrès ont été successivement combattues : l’imprimerie, le livre, le scalpel, l’étude hors la Bible, l’Évangile et la vie des Saints, pleins de miracles. De même, la parole libre et l’association des hommes, hors des chaires ecclésiastiques et des couvents. De même, la science, la maudite qui ne s’arrête jamais ! La rai-