Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Courbe la tête ! fier Sicambre ! » Tout l’orgueil du prêtre chrétien est dans cette parole ! À partir de ce moment, ils tenaient la France… et ne la lâchèrent plus !

Les crimes de l’odieuse dynastie Mérovingienne se commirent à leur ombre. Les dynasties suivantes ne furent pas beaucoup plus respectables. Mais le nom de la religion chrétienne, celle dont ils étaient les prêtres, s’y attachait ! Ils firent sacrer Charlemagne empereur d’Occident, par le pape Léon III, chef de l’Église nouvelle !…

Grand triomphe ! Tout, dans les commencements de cette Église, comme par la suite, porte l’empreinte de l’autorité et de l’ambition. Pour prix de ces honneurs, Charlemagne opère par le fer et le feu la conversion des Saxons à l’Évangile, et transporte ce malheureux peuple, comme un troupeau, hors de son pays natal.

Désormais, et de nouveau, les prêtres sont liés aux rois, comme les rois avec les prêtres. Échange complet de vues ; association parfaite. Pour la religion contre la société, les continuateurs du prophète Nazaréen acceptent tout : extermination de peuples, meurtre des individus gênants, guerres de conquête, servage populaire, brigandages de toutes sortes, et de même la fornication des grands, l’adultère des souverains. Soit conscience, soit ambition, on en voit parmi eux quelques-uns qui détonnent dans l’ensemble ; mais la chose est rare ! Inexorables pour les petits et les faibles, vis-à-vis des grands, ils indulgent les fautes royales et jettent