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la vieille propriété, s’en iraient tout doucement, suivies des rentiers, et que l’oisiveté, ce rongeur de la richesse publique, disparaîtrait de la terre. Il n’y aurait plus de capitalistes que les vieillards ; encore travailleraient-ils selon leurs forces. Travail étant devenu synonyme de noblesse et d’indépendance, qui n’en voudrait ?

Utopie ! dira-t-on ; mais l’accord de la liberté humaine et de la justice, heureusement, n’est point une utopie. Nos clartés de ce moment suffisent à montrer que de telles données ne sont pas de simples rêves. On reconnaît en principe les droits du travail ; on est indécis que sur les moyens de les lui rendre.

Or, un moyen, fondé en droit, qui concilie l’individualisme et le communisme, l’égalité et la liberté, le droit complet de chacun et le droit de tous, en quoi serait-il impraticable, si ce n’est aux yeux des propriétaires ?

A. L.


Un ami avertit l’auteur que ses conclusions sont précisément celles de Proudhon dans ses Mémoires sur la propriété. Fallait-il supprimer cet écrit parce qu’il n’offrait plus une solution inédite ? Mais si elle est vraie, qu’importe ? Les vérités ont besoin d’être dites plus d’une fois, et des esprits différents présentent ordinairement la même idée sous divers aspects. En somme, cela se réduisait à une question de priorité, toute personnelle, chose indifférente à l’idée comme au lecteur.
A. L.


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