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CONTES SLAVES

— Que mille tonnerres t’écrasent, imbécile ! Le beau berger, sur ma foi ! Abandonner ses moutons à la grâce de Dieu, se coucher dans le parc et dormir comme les serpents l’hiver !

Le berger s’avouait à lui-même que sa femme avait raison ; mais, comme il ne pouvait dire ce qui lui était arrivé, il se tut et ne souffla mot.

Mais le beau monsieur dit à sa femme qu’il n’avait pas dormi dans le parc, qu’il avait dû aller ailleurs, et que, s’il voulait dire où il avait été, il lui donnerait beaucoup d’argent.

La bergère se mit en grande colère contre son mari, et voulut savoir à tout prix où il avait été. Le beau monsieur la renvoya à la maison, et lui promit de l’argent pour la faire taire. Il se chargea d’arracher lui-même la vérité au berger.


II

Quand la bergère fut partie, le beau monsieur reprit sa forme naturelle et apparut ce