Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
LE BERGER ET LE DRAGON

gement ! c’était l’automne, et maintenant c’est le printemps. Les jambes lui tremblent de terreur !

— Nigaud, nigaud que je suis ! J’ai dormi tout l’hiver. Que dira ma femme ?

Ainsi raisonnait notre berger tout en regagnant sa chaumière.

Il aperçoit de loin sa femme ; elle paraissait occupée. Ne se sentant pas encore préparé à ses reproches, il se cache dans le parc aux moutons. Pendant qu’il était là, un beau monsieur s’approche de sa femme et lui demande où est son mari.

La femme se met à pleurer, et raconte comment l’automne dernier son mari a mené les moutons dans la montagne, et n’est plus revenu. Les loups l’ont peut-être dévoré ; les sorcières l’ont peut-être déchiré en morceaux.

— Ne pleure pas, s’écrie maître berger, je suis vivant ; les loups ne m’ont pas mangé ni les sorcières déchiré en morceaux. J’ai passé l’hiver à dormir dans le parc aux moutons.

Mais il avait compté sans son hôte.

Dès qu’elle a reconnu la voix de son mari, la bergère cesse de pleurer et se met à crier :