Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
LA FILLE DU DOGE



IV

Des années et des années s’écoulèrent sans qu’on vît arriver un seul prétendant. On avait entendu parler du mauvais accueil fait aux premiers qui avaient osé se présenter, et personne ne venait. Cependant Zora ne rajeunissait pas ; elle avait compté sur le pouvoir souverain de ses charmes et de sa richesse, elle commençait à réfléchir sur la marche naturelle des choses et à craindre de mourir vieille fille.

Tout à coup le doge mourut, la dogaresse aussi. Ce fut un grand changement dans la vie de Zora. Elle entra en possession des pays, des mers, des villes, des îles, des vaisseaux et des ports qui appartenaient à son père ; elle héritait de richesses immenses et par-dessus le marché des deux couronnes de Chypre et de Rhodes.

Les prétendants recommencèrent à se montrer. Le premier qui apparut fut un grand seigneur de Hongrie. Il écrivit à Zora