Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
CONTES SLAVES

— Allons-nous-en, dit tout à coup Martin, quelqu’un pourrait venir, et nous ne serions pas à notre aise.

Les deux frères se sauvèrent. Jean les suivit ; de chacun de ces trésors il ne prit qu’une pièce de monnaie et les restes des provisions qu’on avait jetées dans la première salle. Chemin faisant, il mangea. On arriva dans un bois épais ; les frères jetèrent leurs sacs d’argent et s’assirent pour se reposer. Jeannot se coucha auprès d’eux et acheva de grignoter le dernier croûton. Tout à coup, Martin s’aperçut qu’il avait faim ; mais il n’avait que des ducats dans son sac.

— Jeannot, dit-il, dépêche-toi d’aller au château, et rapporte-nous les restes que nous y avons laissés.

— Ce n’est pas la peine, répondit Jeannot ; je les ai ramassés et je les ai mangés.

— Misérable, s’écria Martin, je t’apprendrai à manger la part de tes frères !

Et ils tombèrent sur lui et le frappèrent à qui mieux mieux.

— Va où tu voudras, gourmand, et ne te permets plus de te présenter devant nous.

Et ils sortirent du bois. Le lendemain matin, ils arrivèrent chez eux, achetèrent une