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CONTES SLAVES

venir le bourreau, que j’apprenne à ce chien de juif comment on obéit au tribunal. Coupe à l’instant !

Le bourreau arrive ; le juif tombe à genoux, baise la robe du cadi, se met à supplier. Mais le cadi ne se laisse pas attendrir.

— Coupe la drachme de langue, infidèle, ou tends la tête au bourreau.

Le juif vit qu’il n’avait plus qu’une chance de salut, racheter sa vie.

— Illustre effendi ! dit-il, je te donne trente bourses ; j’abandonne les trente que j’ai prêtées à mon débiteur. Sois pour moi un père et une mère. Effendi, j’ai péché, pardonne-moi ; ne m’ordonne pas de couper la langue à qui que ce soit, surtout à mon bon ami Omer.

— Coupe-lui le cou, dit le cadi au bourreau.

Le bourreau saisit le pauvre juif, qui se cramponnait après le cadi.

— Pitié, effendi, si tu es Turc !

Alors Omer intervient, supplie le cadi en faveur de son ami. C’est ce qu’attendait le cadi.

— Omer, lui dit-il, en faveur de toi, je lui pardonne. La probité d’un Turc est plus so-