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CONTES SLAVES

rent et l’apportèrent au prince ; il la laissa tomber à terre, et la princesse se dressa devant lui. Quand l’enchanteur vint et qu’il la vit, ses yeux étincelaient de rage… Crac ! encore un cercle éclata et tomba. Il emmena la princesse en grognant.

Ce jour-là, tout se passa comme la veille. Après le souper, l’enchanteur ramena la princesse, regarda le prince dans le blanc des yeux, en disant :

— Nous verrons bien qui de nous deux l’emportera !

Ils se donnèrent, ce jour-là, le plus grand mal pour échapper au sommeil ; ils ne voulurent pas même s’asseoir, mais marcher toute la nuit. Tout cela fut en vain. Ils s’assoupirent l’un après l’autre, et la princesse leur échappa.

Le lendemain matin, ce fut encore le prince qui s’éveilla le premier. Ne voyant pas la princesse, il éveilla Clairvoyant.

— Lève-toi, Clairvoyant ; regarde où est la princesse ?

Clairvoyant regarda longtemps dehors.

— Oh ! seigneur, elle est loin ! bien loin ! À trois cents lieues d’ici, il y a une mer noire ; au milieu de cette mer, un coquillage