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LONG, LARGE ET CLAIRVOYANT

Le matin, quand vint le jour, le prince se réveilla le premier… La princesse était partie. Que faire ?…

— Ne vous inquiétez pas, seigneur, dit Clairvoyant ; je la vois déjà. À cent lieues d’ici, il y a un bois ; au milieu du bois, un vieux chêne ; sur le haut de ce chêne, un gland ; ce gland, c’est elle ! Que Long me prenne sur ses épaules, et nous l’obtiendrons.

Long le prit aussitôt, s’allongea, et se mit en marche ; à chaque pas il faisait dix lieues, et Clairvoyant lui indiquait le chemin.

En moins de temps qu’il n’en faut pour faire le tour d’une chaumière, ils furent arrivés, et, au retour, Long donna le gland au prince.

— Seigneur, laissez-le tomber à terre.

Le prince le laissa tomber, et à l’instant la princesse apparut à ses côtés. Et, quand le soleil commença à se lever derrière les montagnes, la porte s’ouvrit bruyamment. L’enchanteur entra dans la chambre, et se mit à rire étrangement ; mais, quand il vit la princesse, il s’assombrit et se mit à grogner… Crac ! un de ses cercles de fer éclata et sauta par terre. Il prit la jeune fille par la main, et l’emmena.