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LONG, LARGE ET CLAIRVOYANT

— C’est bien facile, dit Long.

Et il se mit à s’allonger jusqu’à ce qu’il fût trois fois plus haut que l’arbre le plus haut de la forêt. Il regarda autour de lui et dit :

— C’est de ce côté qu’il nous sera le plus facile de sortir.

Puis il se raccourcit, prit le cheval du prince par la bride, et marcha devant lui. Ils furent bientôt hors du bois. Devant eux, s’étendait une large plaine, terminée par de hauts rochers, gris comme les murs d’une grande ville. Ces rochers étaient couverts d’arbres.

— Seigneur, dit Long, voici venir mon camarade ; vous devriez bien aussi le prendre à votre service, il vous serait bien utile.

— Crie après lui et appelle-le, pour que je voie ce que c’est.

— Il est encore un peu loin, répliqua Long ; il n’entendrait guère ma voix, et il se passerait un long temps avant qu’il n’arrive ici, car il a beaucoup à porter. J’irai plutôt le chercher.

Et Long s’allongea tellement que sa tête se perdait dans les nuages ; il fit deux ou trois pas, prit son camarade sur ses épaules, et l’apporta devant le prince. C’était un