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CONTES SLAVES

est une loi. Va ! tente ta fortune, et reviens sain et sauf.

Le jeune prince se sépara de son père, monta à cheval, et partit à la recherche de sa fiancée. Et il traversa un grand bois, allant toujours devant lui, si bien qu’il se perdit. Tandis qu’il errait dans les fourrés, au milieu des ravins et des mares, il entendit tout à coup une voix qui criait :

— Holà ! hé ! Attendez !

Le prince regarda, et vit un homme très grand qui courait après lui :

— Attendez-moi, criait-il, prenez-moi à votre service ; vous n’aurez point à le regretter.

— Qui es-tu, dit le fils du roi, que sais-tu faire ?

— Je m’appelle Long ; et je sais m’allonger à volonté. Voyez-vous ce nid, là-haut, sur ce sapin ? Je puis vous l’attraper sans monter à l’arbre.

Et Long se mit à s’allonger, à s’allonger ; il fut bientôt aussi haut que l’arbre ; il prit le nid, et en un clin d’œil il se raccourcit et le donna au prince.

— Tu connais bien ton métier, dit celui-ci ; mais à quoi me servent des nids d’oiseau, si tu ne peux me faire sortir de ce bois ?