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LE RENARD ET LE LOUP

Ils viendront eux-mêmes se prendre à ta queue.

Le loup alla sur la rivière et fit ce que le renard lui avait conseillé. Le renard le suivit, en répétant ces paroles : « Que le ciel soit clair, soit clair ! Que la queue du loup gèle, gèle ! »

— Qu’est-ce que tu dis, frère ?

— Je t’aide.

Et le malin renard répétait : « Que la queue du loup gèle, gèle ! »

Le loup resta toute la nuit sans bouger près du trou, si bien que sa queue gela ; à la fin, il voulut s’en aller, mais il n’y avait pas moyen.

— Que j’ai pris de poissons ! pensait le loup ; je ne peux pas même les tirer de l’eau.

Mais voici que les femmes du village viennent chercher de l’eau.

— Au loup ! au loup ! Il faut le tuer !

Elles commencèrent à taper dessus, qui avec son bâton, qui avec son seau, chacune avec ce qui lui tombait sous la main. Le loup saute, bondit ; il arrache sa queue et se sauve sans regarder en arrière.

— C’est bon, se dit-il, tu me payeras cela, mon frère le renard !