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NE FORÇONS POINT NOTRE TALENT

sur lui. Il se sauve, non sans peine, plus mort que vif.

Il y avait encore chez le paysan un chat ; il cessa de prendre les souris, et se mit à faire de mauvais tours ; tantôt il brisait un vase, tantôt il renversait le lait. Le paysan mit le chat à la porte ; le chien vit que la pauvre bête allait crever de faim, il lui portait en cachette du pain et de la viande. La maîtresse le sut ; elle se mit à battre le chien, et lui défendit de porter au chat de la viande ou du pain. Au bout de trois jours, le chien sortit et vit que le chat était près de mourir.

— Je n’ai rien eu à manger, lui dit-il, depuis que tu ne m’apportes plus rien.

— Viens avec moi, dit le chien.

Ils partirent. Le chien s’approche d’un troupeau de chevaux ; il creuse la terre avec ses ongles.

— Chat, chat, dis-moi si mes yeux sont rouges.

— Non, ils ne sont pas rouges.

— Dis qu’ils sont rouges.

— Soit, rouges.

— Chat, chat, est-ce que mes poils se hérissent ?

— Non, ils ne se hérissent point.