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CONTES SLAVES

— Quelle merveille ! Un lièvre dans l’eau ! s’écria la femme.

— Sotte, tu ne savais donc pas qu’il y a des lièvres d’eau comme des rats d’eau ?

— Non vraiment, je ne le savais pas.

Ils revinrent à la maison ; la femme se mit à préparer le souper et alla chercher de l’eau chez sa voisine. Elle resta longtemps absente. Évidemment elle racontait ce qu’elle avait vu dans la journée. Au bout de quelques jours, tout le village savait que le ménage avait trouvé un trésor. Le laboureur ne pouvait plus sortir sans qu’on lui en parlât. Il avait beau nier, rien n’y faisait.

Le lendemain, sa femme arrive tout essoufflée :

— Il se passe quelque chose dans le village : les paysans courent après un homme et le battent ; il pousse des cris épouvantables.

— Je sais ce que c’est : notre seigneur a volé des saucisses chez le charcutier ; on le traîne par le village et on le bat à grands coups de saucisses.

— Ma foi, c’est bien fait, dit la femme.

Vers la fin de l’autre semaine, on appelle le paysan au château. Le seigneur lui demande :