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LE POISSON D’OR

— Vieil imbécile, tu ne sais pas profiter de la fortune. Tu demandes une cabane nouvelle et tu crois avoir fait un beau coup. Va-t’en trouver le poisson d’or ; dis-lui : Ma femme ne veut plus être une simple paysanne ; elle veut être archiduchesse, commander aux bonnes gens, et qu’on lui fasse de grandes révérences.

La vieillard retourne à la mer et fait la commission.

— C’est bien, lui dit le poisson ; retourne à la maison et prie Dieu, tout sera fait.

La vieillard revient, et, au lieu d’une cabane, qu’aperçoit-il ? Une grande maison en pierre à trois étages ; des laquais fourmillent dans la cour, des cuisiniers dans la cuisine ; et sa femme, vêtue d’un riche costume brodé d’or et d’argent, est assise et donne des ordres.

— Bonjour, ma femme !

— Voyez un peu le rustaud qui m’appelle sa femme, moi l’archiduchesse. Holà ! eh ! qu’on me l’emmène à l’écurie et qu’on le fouette d’importance.

Les laquais accourent, empoignent le bonhomme, l’emmènent à l’écurie, et le régalent de coups, mais tant et si bien qu’il peut à peine se tenir.