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CONTES SLAVES

auprès d’une grande rivière qu’il lui fallut traverser en barque. Les passeurs ayant vu son or le prirent dans leur barque, et, au beau milieu du courant, le jetèrent à l’eau après l’avoir dépouillé.

Tandis que le flot l’emportait évanoui, il saisit par hasard une planche qui le soutint et lui permit d’aborder heureusement au rivage. Ce n’était pas une planche, c’était l’esprit du mort qu’il avait enseveli. Il lui parla en ces termes :

— Tu as honoré mes restes. Je veux t’en témoigner ma reconnaissance. Je veux t’apprendre comment on peut se transformer en corneille, en lièvre et en chevreuil.

Le clerc se remit en voyage ; il finit par arriver à la cour d’un puissant roi qui l’accepta parmi ses archers. Ce roi avait une fille fort belle ; elle demeurait dans un château de bronze, au milieu d’une île, et possédait une épée de telle force que celui qui la possédait pouvait vaincre les armées les plus considérables. Mais comment avoir cette épée ? Personne n’avait encore pu pénétrer dans l’île solitaire.

Précisément à ce moment, les ennemis attaquaient les frontières de notre roi ; il avait