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LE PRINCE INESPÉRÉ

La princesse se mit à pleurer ; au bout d’un moment elle essuya ses larmes, revêtit un costume grossier, et déguisée en paysanne, elle se dirigea vers la ville. Elle entra dans la cuisine du roi. Quel mouvement, quelle activité ! Elle s’approcha humblement du chef et lui dit de sa voix la plus douce :

— Honoré seigneur, accordez-moi une grâce, permettez-moi de cuire pour le prince Inespéré le gâteau des noces.

Le cuisinier, fort occupé, l’eût volontiers envoyée à tous les diables. Mais, quand il la vit si jeune et si gentille, les paroles expirèrent sur ses lèvres :

— Beauté des beautés, lui dit-il, fais ce que tu désires ; je présenterai moi-même ton gâteau au roi.

Voilà le gâteau cuit ; tous les invités ont pris place à table. Le chef apporte devant le prince un gigantesque gâteau sur un plat d’argent ; mais à peine le prince l’a-t-il entamé, ô miracle ! un pigeon gris et une colombe blanche sortent du gâteau : le pigeon se met à marcher sur la table, la colombe marche derrière lui en roucoulant :

Mon bon pigeon, ne me fuis pas ;