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CONTES SLAVES

— Prince, dit la princesse, n’y va pas, mon cœur pressent quelque malheur.

— C’est l’affaire d’un instant ; après avoir vu la ville, nous reprendrons notre chemin.

— Il est facile d’aller, mais qui sait si tu reviendras ? Si tu y tiens tant, va. Je t’attendrai ici ; jusqu’à ton retour je resterai changée en pierre blanche. Mon ami, fais bien attention ; le roi et la reine de ce pays et leur fille viendront au-devant toi ; ils seront accompagnés d’un jeune garçon de toute beauté. Garde-toi bien de l’embrasser. Tu oublierais tout ce qui s’est passé et tu ne me reverrais plus dans ce monde, car je mourrais de désespoir. Je t’attendrai ici sur la route pendant trois jours. Et, si le troisième jour tu n’es pas revenu, souviens-toi que je mourrai, et que je mourrai à cause de toi.

Le prince lui dit adieu et partit. La princesse se changea en une pierre blanche et resta sur la route.

Trois jours se passent. Inespéré ne revient pas ! Pauvre princesse ! Il n’avait pas écouté les conseils de son amie. Le roi, la reine et leur fille étaient venus à sa rencontre. Auprès d’eux gambadait un garçonnet aux beaux cheveux bouclés, aux yeux brillants comme