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CONTES SLAVES

— Non, prince, tu ne mourras pas ; je vais tâcher de te sauver ; ou nous fuirons ensemble, ou nous mourrons ensemble.

À ces mots, elle se mit à cracher par terre ; puis elle sortit de la chambre avec le prince, ferma la porte derrière elle et jeta la clef au loin ; tous les deux se tenant par la main s’élevèrent vivement, et sortirent de l’abîme à l’endroit même où ils étaient naguère descendus. C’était la même mer, le même rivage planté de joncs et de roseaux, la même prairie ; sur la prairie gambadait le coursier du prince. Dès qu’il aperçut son maître, il hennit et accourut auprès de lui. Le prince, sans perdre de temps, sauta en selle, prit la princesse en croupe, et ils partirent rapides comme la flèche…

Cependant le roi Kostieï, à l’heure indiquée, ne voyant pas venir le prince Inespéré, lui envoie demander pourquoi il se fait attendre. Les serviteurs vont à sa recherche, ils trouvent la porte fermée et frappent de toutes leurs forces. Une voix leur répond : « Un instant ! » C’était le crachat qui imitait la voix du prince !

On va rapporter cette réponse à Kostieï ; il attend, le prince ne vient pas ; il renvoie les