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CONTES SLAVES

mais fais tout ce que je te dirai. Dès que tu verras le roi Kostieï, tombe aussitôt à genoux, et, sans faire attention à ses cris, à ses trépignements, à ses menaces, approche-toi hardiment de lui. Ce qui doit arriver ensuite, tu le sauras plus tard. Maintenant partons !

À ces mots, elle frappa la terre de son petit pied, un gouffre s’entr’ouvrit, et ils descendirent tous les deux dans l’empire souterrain ; ils arrivèrent juste au palais de Kostieï, qui éclaire, plus clairement que notre soleil, ce monde inconnu. Le prince entra hardiment dans la grande salle.

Kostieï, couronné d’un brillant diadème, est assis sur un trône d’or ; ses yeux brillent comme deux verres glauques ; ses mains sont comme des pinces d’écrevisse. Dès qu’il l’aperçoit, le prince tombe à genoux. Kostieï pousse des cris épouvantables, qui font trembler les voûtes de l’empire souterrain. Néanmoins le prince s’avance hardiment sur ses genoux vers le trône. Quand il est arrivé à quelques pas, le roi se met à rire et lui dit :

— Tu as une fameuse chance d’avoir réussi à me faire rire ; reste dans notre empire souterrain, mais, avant d’y conquérir droit de