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prononce un discours « Nikiah khouthassy », puis il demande aux vékils des deux partis, s’ils consentent à se marier. Comme les vékils sont quelquefois les pères, on les demande : « As-tu donné ta fille ? » ou si c’est un oncle ou un étranger « cette jeune fille ? »

Il répond : « Je l’ai donnée. »

On fait la même question au vékil du fiancé. D’ordinaire le fiancé donne pour sa fiancée 500 roubles et davantage. L’Imâm demande au vékil : « Consens-tu à donner pour la jeune fille 500 roubles ? » Il répond : « Oui. » Si le marché est de roubles quelquefois le fiancé en donne la moitié et garde l’autre moitié pour la donner plus tard à sa femme en cas de divorce.

Toutes ces conditions sont écrites et signées par l’Imâm et les deux vékils. Après la cérémonie on sert le diner, que l’on mange assis par terre, en mettant une nappe au milieu ; chacun devant soi a une assiette, un verre et une cuillère et une serviette ; on ne donne ni couteaux ni fourchettes. Les plats sont posés au milieu de la nappe ; la soupe est versée dans les assiettes ; quant aux autres plats, chacun en retire un morceau et le pose sur son assiette avec les doigts. On sert quelquefois jusqu’à vingt plats, et cela dure environ une heure et demie. On boit des limonades, de la bière, on mange force douceurs, compotes et fruits confits et frais, du lait caillé etc. Ce repas est servi aux hommes seuls ; les dames n’y assistent pas.

Si le mariage a lieu en dimanche, la marieuse va chercher le fiancé dans la voiture de la fiancée, le jeudi soir à huit heures. D’abord elle revient seule avec quelques cadeaux du mari ; tels que des parfums, des bijoux,