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les dépouilles des Khans de Kazan… » Après s’être reposées un jour au bord du Volga et avoir écouté une messe, les troupes agitèrent leurs étendards et se dirigèrent sur Kazan avec l’intention de l’assiéger. La ville était si tranquille qu’elle paraissait vide. Un peu plus tôt, un fugitif de Kazan du nom de Mirzâ Kamàï était venu au camp russe donner des nouvelles importantes aux voïvodes. Le Khan Ediguère, le chef du clergé et les nobles de Kazan, dit-il, ont su si bien réveiller le patriotisme des Kazaniens, que la paix dans leur opinion, est devenue inadmissible ; la garnison de la ville est composée de 30,000 guerriers et de 2700 Nogaïs, sans compter le Prince Yabandjy avec ses voltigeurs en position dans un abatis du bois d’Arsk, où les Kazaniens ont construit une espèce de forteresse, entourée d’une palissade.

L’armée fut disposée de la manière suivante : le « plus grand régiment » et l’avant-garde occupèrent le champ d’Arsk, ayant traversé la petite rivière de Boulaq et s’étant rendus à leur poste du côté du lac Kabane ; le flanc droit occupa la rive de la Kazanka, et le gauche l’espace au dessus de l’embouchure du Boulaq ; l’avant-garde se plaça à l’embouchure même du Boulaq ; le Khan Schah-Ali se mit au delà du Boulaq, près du cimetière ; le Tzar Jean IV se plaça avec son régiment du côté du Volga, sur « la prairie du Tzar » ;[1] la première rencontre sérieuse eut lieu le 26 août. Les Kazaniens entre prirent une sortie ; mais après un combat sanglant et prolongé, ils furent repoussés avec de grandes pertes.

Le lendemain, 27, les Russes ouvrirent un feu d’artillerie et de mousquéterie sur la ville. Le brave chef

  1. Derrière la place du « Bazar au foin » actuel, dans le quartier tartare.