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des heures critiques. En août 1914, sans doute. Il sait gré à Castelnau de faciliter les rapports du G.Q.G. avec l’arrière.

— Le 21. Les « nettoyeurs » de tranchées, choisis parmi ceux qui ont des condamnations, sont enfermés quelques jours avant l’attaque, fortement nourris et abreuvés.

— Le 22. Toujours de mauvaises nouvelles de Verdun, où se poursuivent les progrès ennemis. Le communiqué n’y fait qu’une sobre allusion.

— Quand on n’aime pas un officier, au G.Q.G., on l’envoie dans un secteur « sévère ».

— Quelle instinctive maladresse, chez le militaire professionnel, dans le maniement des hommes ! Voici de vieux cultivateurs, qui ne peuvent suffire à la besogne. Leur fils est de la classe 1916. On l’envoie bien en permission agricole, mais chez des étrangers, dans un autre département.

— Photo d’Excelsior. Des gamins, sortant de l’école, ont pris les sacs des soldats de passage et les portent. C’est la classe 1927, dit la légende. Ainsi on se félicite de préparer les générations dans l’esprit de guerre, alors qu’on prétend d’autre part combattre pour une paix durable.

— Dans les familles bourgeoises, on attend l’offensive prochaine, avec certitude et sérénité. La précédente n’a raté que de peu. La prochaine réussira.

— On raconte devant un « bon français » la chute du zeppelin à Revigny. Il est inquiet. Mais quand on dépeint les 30 cadavres nus, rôtis, il pousse un soupir soulagé et satisfait : « Bon… » Il craignait que l’équipage ne fût pas tué.

— Le 23. La vue finale d’Accambray, c’est les États-Unis d’Europe, après la « dernière guerre ». Mais il faut que les idées qui présideront à l’établis-