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férence : il prononce ba, et, tout de suite, bé, bi, bo, bu.

Après le p et le b, la consonne qui est la plus facile à prononcer est le t. J’écris donc ta, té, ti, to, tu, et je prononce ta. En même temps je fais remarquer au sourd-muet que je mets le petit bout de ma langue entre mes dents de devant supérieures et inférieures, et que je fais avec le bout de ma langue une espèce de petite éjaculation qu’il lui est aisé de sentir, en y approchant l’extrémité de son petit doigt. Il n’en est presqu’aucun qui sur le champ ne prononce ta, et ensuite té, ti, to, tu[1].

J’écris alors da, dé, di, do, du, parce que le d n’est que l’adoucissement du t, et pour faire sentir la différence entre l’un et l’autre, je frappe fortement avec le bout de mon index droit le milieu du dedans de ma main gauche, et je le fais ensuite plus faiblement : cette différence nous donne le da, dé, di, do, du[2].

  1. Le bout de la langue se retire avec promptitude, les dents s’écartent avec vivacité au moment que sort le souffle.
  2. Le d n’est pas un simple adoucissement du t. La note relative au b peut être appliquée aussi à la lettre d, ainsi qu’aux lettres v, z, j.
    Le souffle est plus prolongé dans ces trois lettres ; leur articulation est même accompagnée d’un son très-léger.