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le plus grand nombre de sourds-muets, et où souvent on ne sait pas lire et presque jamais écrire assez correctement pour se faire entendre de ces malheureux, qui, ne lisant que des yeux sans pouvoir s’aider de la prononciation, ne comprennent les mots qu’autant qu’ils sont écrits conformément à l’orthographe.

Le sourd-muet n’est donc totalement rendu à la société que lorsqu’on lui a appris à s’exprimer de vive voix et à lire la parole dans les mouvemens des lèvres. Ce n’est qu’alors seulement qu’on peut dire que son éducation est entièrement achevée[1].

  1. P. de Ponce, religieux bénédictin du monastère d’Ona, au royaume de Valence, mort en 1484, est le premier, à ce qu’il paraît, qui ait entrepris de faire parler les sourds-muets. Il avait laissé les principes de sa méthode dans un manuscrit qu’on voyait encore dans son couvent, avant l’invasion de l’Espagne. Dom J. P. Bonnet publia, en 1620, un ouvrage où il rend compte des moyens qu’il a mis en usage dans l’éducation du frère du connétable de Castille, devenu sourd à l’âge de 4 ans, et qui apprit assez bien l’espagnol pour converser facilement dans cette langue. Wallis, Degby,