Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

parler ; et dès ce moment, je résolus d’apprendre cette langue, pour me mettre en état de rendre ce service à mes élèves.

À peine étais-je en possession de cet ouvrage de M. Bonnet, qui lui a mérité en Espagne les plus grands éloges ; comme j’en parlais volontiers aux personnes qui venaient à mes leçons, un des assistans m’avertit qu’il y avait, en latin, sur cette même matière, un très-bon ouvrage, composé par M. Amman, médecin suisse en Hollande, sous ce titre : Dissertatio de loquelâ surdorum et mutorum, et que je le trouverais dans la bibliothèque d’un de mes amis.

Je ne tardai point à me le procurer ; et conduit par la lumière de ces deux excellens guides, je découvris bientôt comment je devais m’y prendre pour guérir, au moins en partie, une des deux infirmités de mes disciples ; mais je dois rendre ici à ces deux grands hommes la justice qui leur est due. On dispute aujourd’hui à M. Bonnet le mérite de cette invention, parce qu’on trouve dans l’histoire que quelques personnes avant lui avaient fait parler des sourds-muets, et on accuse M. Amman de plagiat, comme n’ayant fait que copier des auteurs plus anciens.

Pour moi, pénétré de la plus vive reconnais-