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ma tête déjà courbée vers la tombe, qu’il faut le placer, c’est sur l’œuvre même. Il est digne d’un grand prince de perpétuer tout ce qui est utile à l’humanité. » L’Empereur le comprit, et fit venir de ses États un ecclésiastique qui reçut des leçons de M. de l’Épée, et fonda, à Vienne, le premier établissement national institué en faveur des sourds-muets.

Mais M. de l’Épée avait aussi trouvé des cœurs sensibles en France : plusieurs maîtres[1], formés par lui, propageaient les heureux fruits de ses leçons, dans différentes villes du royaume, et spécialement à Bordeaux. L’établissement qu’y avait formé l’archevêque, M. de Cicé, devait son éclat aux soins de M. l’abbé Sicard, qui, plus tard, devait succéder à M. l’abbé de l’Épée, et déjà se montrait digne, par ses talens

  1. Parmi les maîtres formés à l’école de l’abbé de l’Épée, nous citerons d’abord M. l’abbé Sicard et M. l’abbé Salvan, l’un, directeur-général, l’autre, second instituteur de l’école fondée par M. l’abbé de l’Épée ; M. Huby, de Rouen ; MM. ***, à Chartres ; M. l’abbé Storck, envoyé à Paris par l’empereur Joseph II ; M. l’abbé Sylvestre, de Rome ; M. Ulric, de Zurick ; M. Delo, de Hollande ; M. Dangulo, d’Espagne ; M. Muller, de Mayence ; M. Michel, de Tarentaise ; et M. Guyot, qui est encore à la tête du bel établissement de Groningue.