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les pays sont redevables des établissemens qui, pour eux, s’élèvent de toutes parts. Quelque méthode que l’on y suive, c’est son institution qui en a offert le premier modèle. C’est son exemple, non moins que ses talens, qui a fixé l’attention publique sur ces infortunés ; c’est l’ardeur de son zèle qui a échauffé les cœurs en leur faveur.

Lorsque, faisant violence à sa modestie, il donnait une certaine pompe à ses exercices, et présentait, à l’admiration publique, des sourds-muets écrivant dans plusieurs langues, c’était pour mettre les étrangers à portée d’apprécier l’utilité de leur éducation, dans l’espoir que ces heureux succès engageraient quelques amis de l’humanité à fonder des établissemens semblables. S’il voit les grands et les savans s’empresser de lui porter le tribut de leur admiration, ce n’est point sa gloire personnelle qui le touche ; la bienfaisance qui remplit son cœur n’y laisse point de place à l’amour-propre ; mais il éprouve le plaisir le plus pur, en pensant que l’éclat qui rejaillit sur son art, en assurera l’existence, et en propagera les fruits.

Mais lorsque les flots de ses admirateurs se sont écoulés ; quand ce concert de louanges et de bénédictions a cessé, et qu’au bruit flatteur des