Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’en glanant à sa suite, ce sera toujours à lui-même qu’il faudra rapporter, comme à leur source, tous les succès qu’on pourra obtenir. » Oui, Messieurs, ce grand homme méritera à jamais le titre de bienfaiteur de l’humanité : c’est à lui que les sourds-muets de tous

    de l’épaule, nous les appelons articles ou jointures. Nous écrivons ensuite sur la table que le, la, les, de, du, des, joignent les mots, comme nos articles joignent nos articulations (les grammairiens nous pardonneront si cette définition ne s’accorde pas avec la leur). Dès-lors le mouvement de l’index, en forme de crochet, devient le signe raisonné que nous donnons à tout article. Nous en exprimons le genre en portant la main au chapeau pour l’article masculin, et à l’oreille, où se termine ordinairement la coiffure d’une personne du sexe, pour l’article féminin. »
    On croira sans peine que ces signes artificiels, abstraits, qui n’indiquent rien à l’esprit, jetés ainsi entre les diverses parties de la proposition, en doivent nécessairement détruire les rapports, et que par conséquent il doit être souvent fort difficile et souvent impossible au sourd-muet d’y retrouver les membres épars de la pensée. Aussi qu’en arrive-t-il ? Les mêmes élèves qui ont écrit fort correctement tout ce qu’on a voulu leur dicter, au moyen de ces signes, sont souvent embarrassés pour exprimer d’eux-mêmes la plus simple pensée.