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il ne demande à ses lecteurs de lui indiquer, s’ils en trouvent, des signes plus expressifs que les siens.

Ô vous qui, à son exemple, vous consacrez à cette œuvre de bienfaisance, méditez sans cesse le principe découvert par ce beau génie ; pénétrez-vous avec lui de la richesse du langage des signes ; n’oubliez pas auprès de vos élèves le précepte éternel que la raison vous rappelle par sa bouche, de marcher toujours du connu à l’inconnu ; songez qu’il ne s’agit point de leur apprendre des signes : la nature sera toujours, en cela, un maître plus habile que vous ; il faut réveiller leur intelligence, échauffer, animer leur pensée. À mesure que leur jugement se développera, que de nouvelles lumières éclaireront leur esprit, et que s’étendra l’horizon de leurs idées ; les signes pour les exprimer seront facilement trouvés, les mots facilement compris.

Tels sont, Messieurs, les principes de l’art d’instruire les sourds-muets, inébranlables comme la nature, sur laquelle ils reposent. Il ne restait plus à l’inventeur qu’à poursuivre comme il avait si heureusement commencé ; il n’avait plus qu’un pas à faire, et il ne le fit point. Il n’eut pas assez de confiance en sa mé-