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et dont la renommée fatiguait leurs oreilles.

Nous ferons remarquer ici, dans quelles étranges contradictions peut quelquefois se laisser entraîner un homme d’esprit et d’un cœur droit qui, luttant contre la force de la vérité, tantôt cède à son empire, et tantôt suit la voix trompeuse de la prévention.

Déjà les plus éclatans succès, les témoignages d’estime et d’admiration des personnes les plus distinguées par leur esprit ou par leur naissance, avaient vengé M. de l’Épée de toutes les attaques dirigées contre lui, lorsque M. Deschamps, qui s’occupait aussi de l’instruction des sourds-muets, mais d’après la méthode de M. Perreire, publia son Cours d’éducation. Il avait assisté aux leçons de M. l’abbé de l’Épée ; il pouvait apprécier la solidité de ses principes, et voici comment il s’explique à ce sujet (vous verrez avec plaisir que, tout en le combattant, il sait rendre justice aux talens de son rival) : « Pour peu qu’on y fasse attention, dit M. Deschamps, on verra avec étonnement combien il lui a fallu de temps, de peines et de travaux, pour se faire un système aussi beau, aussi méthodique que le sien ; de quelle constante application il a fait usage pour trouver des signes comme racines, comme dérivés, comme modifiés.