Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cueillis par le maître, qui, à son tour, en fait un heureux usage, quand de ce point de départ commun à tous deux, il va marcher en avant, et développer de nouvelles idées. Celles-ci provoquent de nouveaux signes auxquels, comme aux premiers, il ne faut que substituer les mots correspondans dans la langue du pays.

Telle est la base de la vraie méthode d’instruire les sourds-muets. Cette idée est si claire, si simple, si naturelle, qu’elle semble devoir commander la conviction ; et cependant, à peine fut-elle mise au jour, que, du fond des ténèbres du préjugé, s’élevèrent mille voix pour la condamner.

L’auteur, qui n’aurait dû trouver que des admirateurs, rencontra des détracteurs de toute espèce. Les plus indulgens le prenaient en pitié, et ne voyaient en lui qu’un aveugle qui se fait illusion à lui-même.

Mais lui, pour toute réponse, appelait le public à ses leçons, où il développait ses principes avec une modestie et une candeur égales à son génie. Bien différent en cela de son rival, M. Perreire, qui avait porté d’Espagne en France l’alphabet-manuel, décoré du grand nom de dactylogie, et l’art de faire parler les sourds-muets, art dont il a constamment cher-