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être encore aujourd’hui à inventer, s’il ne se fût rencontré un homme dont le génie aussi profond que hardi, puisait encore une nouvelle vigueur dans une charité toujours active, toujours infatigable ; qui, s’élevant au-dessus des idées reçues, parvint à se frayer, loin des communs sentiers, une route toute nouvelle, qu’il parcourut avec gloire. Quand son cœur lui montrait le bien à faire, on ne le vit jamais reculer devant les obstacles ; il détournait ses regards de la faiblesse des moyens, pour les porter tout entiers sur les heureux résultats que le succès promettait à ses efforts. Il consacra au bien de l’humanité ses talens, sa fortune et toute son existence ; et ne cherchant pas hors de son cœur le prix de tant de vertus, ne se laissa effrayer ni par l’injustice des hommes, ni par l’autorité si puissante des préjugés, dont la voix s’élevait de toutes parts pour étouffer son invention naissante ; ni enfin par la perspective des peines, des privations, des travaux qu’allait exiger de lui cette vaste entreprise, où il lui fallait tout découvrir, tout créer, sans autre guide que son génie, sans autre appui que sa confiance en Dieu, et son amour pour l’humanité. Ses succès prouvèrent au monde qu’il n’est point de miracles que ne