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Il arrive souvent qu’un sourd-muet, attentif à ce qu’il me voit faire moi-même, et mettant sa main sous son menton, prononce tout d’un coup sa, et sur le champ sé, si, so, su. Nous avertissons que le c avec un é ou un i se prononce comme sé, si, et que, même avec un a, un o ou un u, il se prononce comme sa, so, su, lorsqu’on met au-dessous du ç une cédille, c’est-à-dire une petite virgule.

Le za, zé, zi, zo, zu est l’adoucissement du sa, sé, si, so, su. On y amène quelquefois le sourd-muet dès le premier instant ; mais il en est d’autres pour lesquels il faut y revenir plus d’une fois.

Le sa, sé, si, so, su nous conduit au cha, ché, chi, cho, chu, qui présente d’abord plus de difficulté. Je l’écris, et je prononce fortement cha, en faisant observer au sourd-muet la moue que nous faisons tout naturellement lorsque nous prononçons fortement ce mot pour faire peur à un chat ; ensuite je mets son doigt dans ma bouche, et je lui fais remarquer 1o l’impulsion forte que je donne à l’air en prononçant cette syllabe, comme en prononçant

    devient plus large, le son moins sifflant, et l’on prononce z.