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Elle vole par delà les étoffes brodées
Où, songeuses, les cigognes se sont arrêtées ;
La chanson vole jusque sous le ciel diapré —
Sous le ciel rouge, violet et gris —
Et berce, comme d’un souffle léger,
Les Chrysanthèmes, les Pivoines et les Iris.

« Il est parti guerroyer,
Armé du katana recourbé ;
Mais son baiser dans mon cœur est resté…
Et j’attends, palpitante d’espérer
Le retour du Bien-Aimé. »

Les Chrysanthèmes disent : — Viens, petite sœur,
Dont la robe comme nos parures est joyeuse,
Viens parmi nous promener ta langueur amoureuse !
Dans le vent frais, qui souffle de la mer, nous baignerons ensemble…
Viens parmi nous, petite sœur qui nous ressemble !

« Le charme de vivre, le charme de voir
Les fleurs, aux chatoyants reflets,
Qui, telles de petites sœurs,
Autrefois me parlaient —
Tout s’est éloigné
Avec le Bien-Aimé. »