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PROMENADE


Le chemin va parmi les charmes aux branches nues
Aux formes sveltes qui semblent d’armures vêtues
Tant l’écorce resplendit au soleil nouveau,

Car c’est l’heure ingénue et l’ingénue saison
Sans l’encens des calices, sans les ardeurs qui font
Langoureuses les herbes et fascinante l’eau.

Les feuilles mortes bruissent encore aux buissons
Près des ajoncs vivaces dont les fleurs jaunes sont
Des médailles dorées dans les pèlerinages,
 
Mais déjà les bourgeons — perles dans la lumière —
Oscillent, sonores comme des grains de rosaire,
Et se hâtent les grappes des noisetiers sauvages.

Puis, finit la charmille et voici l’horizon
Large, aux vallonnements veloutés de gazon,
 Ligne calme et berceuse.