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développement de leur intelligence et la facilité avec laquelle ils saisiront les lois de la nature vivante et de la nature inanimée.

Construisez l'usine et l'atelier à proximité de vos champs et de vos jardins, et travaillez-y. Non pas, naturellement, ces grands établissements où l'on manie d'énormes masses de métal et qui sont mieux placés en certains endroits indiqués par la nature, mais l'innombrable variété d'ateliers et de manufactures qui sont nécessaires pour satisfaire à la diversité infinie des goûts de l'homme civilisé ; non pas ces usines où les enfants cessent de ressembler à des enfants dans l'atmosphère d'un enfer industriel, mais des manufactures aérées et hygiéniques, et par conséquent économiques, où la vie humaine compte plus que la machine et que les profits extraordinaires, — établissements dont nous trouvons déjà quelques rares exemples. Faites que vos usines et vos ateliers ne soient plus des lieux maudits, où hommes, femmes et enfants n'entrent que parce qu'ils y sont poussés par la faim ; mais qu'ils soient des laboratoires rationnels, où l'homme sera attiré par le désir d'y trouver un travail qui convienne à son goût et où, aidé par le moteur et la machine, il choisira le genre d'activité qui répondra le mieux à ses inclinations.

Élevez ces usines et ces ateliers, non pour réaliser des bénéfices en vendant aux esclaves