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vignoble, la lingerie est devenue ici la principale ressource des populations »[1].

Même à Romorantin, où 400 femmes et jeunes filles sont employées dans une fabrique, il y a plus de mille femmes qui font de la lingerie à domicile.

On peut en dire autant d'un groupe de villages industriels autour d'Elbeuf et dont les habitants se livrent à la fabrication des draps. Lorsque Baudrillart visita la région en 1878-1880, il fut frappé des avantages incontestables qu'y offrait l'association de l'agriculture et de l'industrie. Des maisons propres, des vêtements propres et un air général de bien-être, tels étaient les traits caractéristiques de ces villages.

Le tissage n'est heureusement pas la seule petite industrie de cette région et de la Bretagne. Au contraire, des petites industries d'une très grande variété font vivre les villages et les bourgs. À Fougères, on voit comment la fabrique a contribué au développement de différentes industries domestiques. En 1830, cette ville était un grand centre pour la fabrication à domicile des chaussons de tresse. Mais la rivalité des prisons tua une industrie aussi primitive, qui fut bientôt remplacée par la fabrication des chaussons de feutre. Cette dernière périt à son tour et fit place à la fabrication des bottines et des

  1. Ardouin-Dumazet, volume I, p. 117 et suiv.