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des différentes écoles se livrent aujourd’hui les batailles les plus ardentes.

Entre temps, la grande question : « Que devons-nous produire, et comment ? » est nécessairement restée à l’arrière-plan. Cependant l’économie politique, à mesure qu’elle se dégage de sa forme demi-scientifique, tend de plus en plus à devenir une science vouée à l’étude des besoins des hommes et des moyens de les satisfaire en gaspillant le moins possible d’énergie. Elle tend à devenir une espèce de physiologie de la société. Mais, jusqu’ici, bien peu d’économistes ont reconnu que c’est là le vrai domaine de l’économie politique, et bien peu ont essayé de constituer leur science en se plaçant à ce point de vue. Il s’en suit qu’aujourd’hui, le principal, le vrai sujet de l’économie politique, — c’est-à-dire l’économie de l’énergie nécessaire dans une société pour la satisfaction des besoins humains, — est le dernier des sujets que l’on discute sous une forme concrète dans les traités d’économie politique.

Les pages qui suivent sont une contribution à une partie de ce vaste sujet. Elles contiennent une discussion des avantages que les sociétés civilisées peuvent tirer, pour la satisfaction de leurs besoins, d’une combinaison intelligente des travaux industriels avec l’agriculture intensive, ainsi que du travail intellectuel avec le travail manuel.

L’importance de cette combinaison n’a pas échappé à l’attention d’un certain nombre de sociologues. Elle fut beaucoup discutée en An-